UNE Charte

Une charte pour et par des improvisatrice·x·s

*** ENGLISH BELOW ***

1. Connecte-toi à tes collègues improvisatrice·x·s

Les improvisatrice·xs sont souvent mises en compétition les unes contre les autres. Par des coachs, par le public, mais aussi par elles-mêmes. Pourquoi ? Peur de perdre sa place, peur d’être remplacée, peur de ne pas être la préférée. Mais de qui ? Très souvent de nos collègues masculins. Qui parfois, maladroitement et inconsciemment, alimentent cette compétition. Aussi parce qu’il est rare qu’on soit valorisée pour quelque chose de spécifique, c’est comme si « l’improvisatrice·x » était une seule grande catégorie dans laquelle il fallait exceller, face à plusieurs catégories distinctes d’improvisateurs.

Alors optons pour la bienveillance généralisée entre improvisatrice·xs. Réjouissons-nous des bonnes nouvelles reçues par d’autres. Et quand une femme* te fait un compliment sur ton jeu, ça a autant de valeur que quand un mec t’en fait un. Ça aussi il faut en avoir conscience et se le rappeler. Prends exemple sur Tina Fey et Amy Poehler, trouve des alliées, crée des opportunités et du lien avec ces dernières, c’est précieux. Vraiment.

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2. Questionne la dévalorisation

Il arrive que certain·es de tes collègues te valorisent en dévalorisant d’autres improvisateur·ice·xs, voire des classes entières de ces dernier·ères ? Il est probable qu’iels pensent cela pour de vrai, mais c’est à toi de questionner cette habitude. Ne laisse pas passer ces remarques, même si elles te font un peu plaisir au début. Réfléchis avec elles.eux à pourquoi les filles ne se sentent pas toujours aussi à l’aise que les garçons, à la place qu’ils leur laissent habituellement, à la façon dont elles ont appris l’impro. Plutôt que d’accepter des compliments qui font du mal à d’autres. Il est aussi temps d’exiger d’être valorisées pour ce que nous sommes et non en comparaison à ce que nous ne sommes pas.

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« C’est fou t’es hyper drôle pour une fille » « Normalement les filles elle gèrent pas les punchs, mais là, je suis impressionné » « Oh bah ça faisait du bien de t’avoir avec nous, normalement on a une fille, mais elle est loin d’être aussi efficace ». T’as déjà entendu des gens dire à un improvisateur « c’est cool parce que toi t’es pas vraiment un mec » ?

3. Déconstruis ce que tu as appris

Selon ton nombre d’années d’expérience en impro et les habitudes de tes premier·es coachs, il est possible qu’on t’ait appris à remplir certaines cases. C’est possible qu’on t’ait encouragée à prendre part aux impros dramatiques et qu’on t’ait « préservée » d’entrer sur des catégories plus punchs.

Tu sais tout faire. Teste, expérimente, ne laisse pas les cases se refermer sur toi, fonce. Suis tes impulsions.

4. Ne te sens pas obligée d’être « jolie »

Tu as peut-être déjà entendu des défenseur·euses de la beauté, de la joliesse sur scène. Des remarques sur les vêtements ou le maquillage que tu as choisi pour ce spectacle. Il faut t’en distancer. Si tu as envie de jouer en pantalon large, tu peux ; pas maquillée, tu peux ; tout ce que tu veux en fait. À moins d’un dress code imposé à tout le monde, bien entendu. Mais sinon, c’est à toi de savoir quelle tenue te met à l’aise.

Pis au niveau de tes personnages, tu as le droit de tout jouer. Si tu as envie d’être trash, de jouer un mec, de prendre une position physique désavantageuse, t’as le droit. T’es pas obligée de te charger de la dose de beauté et d’élégance du show, les mecs peuvent aussi être beaux et élégants.

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5. Ton avis compte, même si tu l’exprimes différemment. 

Déjà entendu parler du « Mansplaining » ? C’est cette fâcheuse tendance qu’ont certains hommes à couper la parole aux femmes* lors d’une discussion. C’est fait de façon condescendante et l’objectif est de s’exprimer à leur place.

Sois vigilante lors de réunions de compagnie ou de brainstorming, le mansplaining débarque souvent lorsque le ton devient émotionnel ou que quelqu’un s’énerve, même si il ou elle est ENCORE en train de s’exprimer. Et mérite donc qu’on l’écoute.

Autre phénomène. Il est probable que des fois tu dises des choses, puis que quelques minutes après un mec dise la même chose et reçoive plus d’approbation que toi. Que son statut soit supérieur au tien et que le groupe accorde plus d’importance à son avis. Alors qu’il n’a fait que répéter ton idée. C’est bien de le signifier, et c’est parfois plus facile de le faire lorsque ça arrive à une collègue, donc n’hésitez pas à la nommer, rendons à Cléopâtre ce qui est à Cléopâtre. Parallèlement, nous te prions de ne pas de ne pas se sentir conne quand on tente d’expliquer quelque chose et que, sans nous laisser terminer, quelqu’un dit qu’on a rien compris. Tu peux être très jeune, très émotionnelle et très lente à formuler tes phrases, tu as pourtant des choses à dire et du temps de parole à utiliser. Go.

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6. Tu renforces un rang à toi toute seule

Le fameux match d’impro impose une composition d’équipe égalitaire : 3 joueurs, 3 joueuses. Mais souvent, on rencontre plus de 2-3 ou de 2-4. La plupart des ligues ont abaissé le nombre de joueurs à 5 et préfèrent des compos avec 2 filles et 3 garçons. Même dans les cas où il y aurait assez de filles pour en aligner 3 et compléter avec deux hommes.

Ce 2-3 pose problème et semble déjà représenter une norme, qui bafoue au passage l’identité de genre et toutes ses expressions possibles (hello 2020). Il n’est pas rare d’entendre aussi qu’on « renforce le banc » en mettant des garçons solides, si on lance des filles que l’on considère comme moins fiables. Il faut questionner ces pratiques, faire prendre conscience aux coachs de ce que leurs sous-entendus peuvent véhiculer comme message et quel impact ils peuvent avoir sur le développement des joueur·euse·xs. Et c’est pareil pour les compositions de spectacles « non-compétitifs ».

Il ne faut pas hésiter à défendre des compositions majoritairement féminines quand cela est possible. Pour changer, voir ce que ça donne. On ne sait jamais, on risque d’être surpris·e par les effets systémiques de la pratique.

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7. Tes caractéristiques d’improvisatrice·X ne se limitent pas à ton apparence physique

Lorsqu’on appelle les comédiens et comédiennes sur scène avant un spectacle, il arrive que les hommes et les femmes* ne soient pas présenté·es de la même manière. Et ce serait normal s’il s’agissait d’accorder correctement les adjectifs (encore faudrait-il s’assurer des pronoms utilisés par chacun·ex – hello 2020 bis). Mais ça va au-delà de ça et ça part souvent d’une bonne intention.

On présente facilement les hommes en valorisant leurs compétences techniques d’improvisation : « L’homme aux mille personnages ! », « L’un des improvisateurs les plus rapides du monde », « Le triple champion du monde de catch impro » et puis on change de ton pour présenter les meufs.  « La charmante », « La plus belle improvisatrice d’Europe », « La douce ». Aie.

Alors qu’on a été engagée dans ce spectacle pour notre talent d’improvisatrice·x et nos compétences techniques précises également. On espère. Sinon c’est VRAIMENT très gênant.

Et bah c’est chiant. Et il faut expliquer ça aux maîtres et aux maîtresses (si si) de cérémonie de nos spectacles. Parce que souvent ça part d’une bonne intention, mais cela fixe un déséquilibre malsain dans l’esprit des spectateur·ice·xs et ne produit pas le même égo-boost chez tout le monde. On n’en a rien à foutre de savoir que t’es jolie, certain·e·xs le verront, d’autres pas (et oui, n’oublions pas que c’est subjectif); on préfère savoir pourquoi t’es là ce soir, au même titre que tes collègues masculins. Ça ne paraît pas compliqué dans la théorie, beaucoup plus en pratique. Ne lâche rien.

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8. C’est toi qui fixes la valeur et le statut de tes personnages.

Il n’est pas rare d’entendre des plaintes de la part d’improvisatrice·xs au sujet des personnages qu’on leur impose : l’amoureuse, la mère ou la pute. Patti Stiles, une improvisatrice australienne a écrit à ce sujet en disant quelque chose de très juste : c’est pas parce qu’on joue une amoureuse qu’on doit être soumise. Les rôles féminins sont extrêmement vastes, à nous d’en faire quelque chose d’intéressant, d’original et de fort. C’est pas parce qu’on nous demande de jouer quelque chose de banal qui ne nous excite pas, qu’on n’est pas en droit de le transformer et de surprendre. Casse les catégories. À nouveau. Lis, regarde des films, les gens autour de toi et aide-toi de tout cela pour vivre pleinement ce que tu joues. Aime tes personnages, ça les rendra plus profonds, plus forts et moins transparents. Même si ton·ta partenaire te donne un rôle de cruche, c’est toi qui le joues. A toi de le magnifier. Et si tu décides de jouer une amoureuse soumise, cela ne signifie pas que tu es une comédienne soumise, il faut juste que ça reste un choix de ta part. Néanmoins, si l’attribution de cette caractéristique est trop fréquente, voire systématique, et qu’elle ne relève pas de ta volonté, n’hésite pas à la questionner.

Tu peux aussi jouer des personnages sans préciser leur genre. Ou encore T’amuser parfois à soulever quand on cherche à t’imposer un genre masculin alors que tu jouais l’inverse: tu es entrée sur scène en tant que cheffe du service de neurochirurgie, donc un haut statut, et un·e comédien·ne t’appelle « Monsieur Stevenson ». (Ça t’est déjà arrivé hein?). Saisis l’occasion de jeu. Joue la scène où ton personnage réagit au mégenrage, comme dans la vraie vie. On revient à cette idée de casser les catégories, de changer de case, même si ça va déstabiliser ou déplaire à certain·es. Le monde avance sur ces questions, l’improvisation se doit d’avancer aussi.

9. Ton leadership et ta technique sont des caractéristiques féminines.

Certaines compétences sont attribuées au genre masculin, même lorsqu’elles sont démontrées par l’une d’entre nous: bien gérer une discussion, rester calme, être efficace, savoir gérer les troupes avant un spectacle, prendre des décisions, être drôle et rapide, avoir de la répartie, etc. Or, nous sommes des femmes*, nous savons faire certaines de (voire toutes) ces choses, il semblerait donc que ces caractéristiques peuvent également être féminines. Et bim. Bienvenue dans notre monde.

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10. Sois/Cherche une alliée

Depuis le mouvement #metoo, nous nous devons d’être attentives les unes aux autres plus que jamais. Récemment, plusieurs affaires de harcèlement et d’agressions sexuelles ont fait surface dans le monde de l’improvisation québécoise, elles ont donné lieu à la création d’un collectif de femmes intitulé « RUDESSE », qu’on te recommande de suivre.

Si l’une de tes coéquipières te raconte quelque chose qui l’a gênée, heurtée, mise en danger, écoute-la attentivement et aide-la à entreprendre les démarches nécessaires. Surtout, si un·e partenaire vient te parler de son vécu, écoute-le·a, ne le·a juge pas. Souvent de vieilles affaires remontent, qui sentent un peu le caniveau. Mais protéger l’abus (“mince alors, j’ai vu et n’ai rien fait”, “Mais non, ça ne peut pas être à ce point-là ?”, “Mais enfin, je le connais, il a toujours eu un humour un peu lourd, mais c’est pour rigoler”) en semant le doute dans la tête de la personne qui te parle, c’est nier le vécu de celle-ci. Et c’est renforcer la chape de plomb qui pèse sur ses épaules, sur toutes nos épaules. Si tu es témoin de quelque chose de pas ok, n’hésite pas à aller vérifier si ton·ta partenaire de jeu se sent en sécurité. Si toi-même tu te sens agressé·e par quelque chose, tu peux trouver quelqu’un de confiance pour en parler, car il se peut que tu ne sois pas le·a seule.

Tu es légitime de ne pas te sentir à l’aise avec certaines remarques, certains actes. C’est ton ressenti, il est toujours légitime. Nous t’encourageons à réfléchir à tes limites et à créer un espace de discussion sécure pour cela, si tu te sens pas de te charger de ça, pas de problème, parles-en à une ou plusieurs personnes avec qui tu t’entends particulièrement bien et faites ça ensemble.  Par exemple, tu peux être celle qui amène le sujet des baisers sur scène avant un spectacle, afin de rendre audibles les limites de chacun·es et de s’assurer qu’elles seront respectées sur le plateau.

Si tu as été victime de harcèlement ou d’agression par le passé, même si ça fait longtemps, parles-en. La discussion permet souvent de mettre le doigt sur un malaise vécu et de pouvoir le nommer. Nommer les choses, c’est commencer à les apprivoiser.

Nous rejoignons l’objectif principal de RUDESSE : faire en sorte que la communauté des improvisateur·ice·xs soit safe pour tous·te·xs. Et c’est assurément grâce à une démarche collective que nous pouvons y arriver.

11. Relis attentivement Et régulièrement les 10 points ci-dessus.

Parce que ça ne coûte rien de se les rappeler. Et si t’as un onzième point plus intéressant, partage-le avec nous !

Christelle Delbrouck & Odile Cantero

On remercie Marion, Amandine, Tiph, Salomé, Edith et Loïc pour leur relecture

 

**** IN ENGLISH ***

A guideline for and by improvising womxn

1. Connect with your fellow improvising womxn

The improvising womxn are often put in competition against each other. By instructors, by the audience, but also by themselves. Why is this? Fear of losing one’s place, fear of being replaced, fear of not being the favorite. But by whom? Very often from our male colleagues. Who sometimes, awkwardly and unconsciously, fuel this competition. Also because it’s rare to be valued for something specific, it’s as if the “female improviser » was one big category in which one had to excel, in the face of several distinct categories of male improvisers.

So let’s opt for generalized benevolence between improvising womxn. Let us rejoice in the good news received by others. And when a womxn gives you a compliment on your playing, it’s just as valuable as when a guy gives you one. You have to be aware of that too and remember that. Take the example of Tina Fey and Amy Poehler, find allies, create opportunities and connect with them, it’s valuable. It really is.

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2. Call out depreciation

Some of your colleagues may value you by devaluing other improvisers, or even entire classes? They probably think that’s true, but it’s up to you to question this habit. Don’t pass up these remarks, even if they make you feel a little happy at first. Think with them about why girls don’t always feel as comfortable as boys, the space they usually leave for them, the way they learned to improvise. Rather than accepting compliments that hurt others. It is also time to demand to be valued for who we are and not in comparison to who we are not.

« It’s crazy, you’re really funny for a girl » « Normally girls don’t handle punchlines, but I’m impressed » « Oh well, it felt good to have you with us, normally we have a girl, but she’s not nearly as sharp ». Have you ever heard people say to a male improviser « it’s cool because you’re not really a guy »?

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3. Take apart what you’ve learned

Depending on your years of experience in improv and the habits of your first teachers, you may have been taught how to fill in some of the blanks. You may have been encouraged to take part in dramatic scenes and « preserved » from entering more percussive categories (i.e. games).

You know how to do everything. Test, experiment, don’t let the boxes close in on you, go for it. Follow your impulses.

4. Don’t feel you have to be « pretty »

You may have already heard defenders of beauty, of prettiness on stage. Comments about the clothes or make-up you’ve chosen for this show. You need to distance yourself from them. If you feel like playing in large pants, you can; not make-up, you can; whatever you want in fact. Unless, of course, there is a dress code imposed on everyone. But if not, it’s up to you to know what outfit makes you feel comfortable.

And for your characters, you have the right to play everything. If you want to be trashy, to play a guy, to take a disadvantageous physical position, you have the right. You don’t have to take on the beauty and elegance of the show, guys can be beautiful and elegant too.

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5. Your opinion counts, even if you express it differently

Ever heard of « Mansplaining »? It’s the unfortunate tendency of some men to cut off womxn during a discussion. It’s done in a condescending way and it aims to express themselves in their place.

Be alert during company meetings or brainstorming sessions, mansplaining often comes up when the tone becomes emotional or someone gets angry, even if they are STILL expressing themselves. And therefore deserves to be listened to.

Another phenomenon. It is likely that sometimes you say things, and a few minutes later a guy says the same thing and gets more approval than you do. That his status is higher than yours and that the group values his opinion more highly. When all he did was repeat your idea. It’s good to say it and not feel like an idiot when you try to explain something and someone says that you understood nothing without even letting you finish. You can be very young, very emotional and very slow to formulate your sentences, yet you have things to say and time to use. Go.

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6. You strengthen a rank all by yourself

The famous improv match (competitive format broadly spread in most French speaking communities) imposes an equal team composition: 3 male and 3 female players. But often we encounter 2-3 or 2-4. Most leagues have lowered the number of players to 5 and prefer compositions with 2 girls and 3 boys. Even in cases where there would be enough girls to line up 3 and complete with 2 men.

This 2-3 is problematic and already seems to be a standard. It is not uncommon to also hear that you « strengthen the bench » by putting strong boys in the team if you cast girls who are considered less reliable. We need to question our practices and make coaches aware of what their innuendoes can convey as a message and what impact they can have on the development of their players. And the same goes for « non-competitive » show casts.

One should not hesitate to defend predominantly female casts whenever possible. For a change, see what it looks like. You never know, you might be surprised by the systemic effects of the practice.

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7. Your characteristics as an improvising womxn are not limited to your physical appearance

When actors and actresses are called to the stage before a show, men and womxn may not be presented in the same way. And that would be normal if it was only to respect a gendered language. But it goes beyond that, and it’s often well-intentioned.

The men are easily introduced by highlighting their technical skills of improvisation: « The man with a thousand characters! », « One of the fastest improvisers in the world », « The triple world champion of catch impro » and then we change the tone to introduce the chicks.  « The charming one », « The most beautiful improviser in Europe », « The sweet one ». Ouch.

While we were also hired in this show for our talent as improvisers and our precise technical skills. We hope. Otherwise it’s REALLY very embarrassing.

Well, it’s annoying. And we have to explain that to the male and female (yes yes, them too) MC of our shows. Because often it starts from a well-meaning intention, but it sets up an unhealthy imbalance in the minds of the audience and doesn’t produce the same ego-boost in everyone. We don’t give a damn about whether you’re pretty, some people will see it, others won’t (and yes, let’s not forget that it’s subjective); we’d rather know why you’re here tonight, just like your male colleagues. It doesn’t seem complicated in theory, much more so in practice. Don’t give up.

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8. You set yourself the value and status of your characters

It is not uncommon to hear complaints from improvising womxn about characters assigned to actresses: the lover, the mother, or the whore. Patti Stiles, an Australian improviser, wrote about this and said something very accurate: just because you play a lover doesn’t mean you have to be submissive. Female roles are extremely vast, it’s up to us to make something interesting, original and strong out of them. It’s not because we are asked to play something trivial that doesn’t excite us that we don’t have the right to transform it and surprise it. Break the categories. Again. Read, watch movies and people around you, and use all your observations to live what you play to the fullest. Love your characters, it will make them deeper, stronger and less transparent. Even if your partner gives you the role of a dummy, you’re the one who plays it. It’s up to you to magnify it. And if you decide to play a submissive lover, it doesn’t mean you’re a submissive actress, it just has to be your choice. Nevertheless, if the attribution of this characteristic is too frequent, even systematic, and that it is not your will, don’t hesitate to question it.

You can also play characters without specifying their gender. Or you can sometimes have fun pointing out when someone tries to impose a masculine gender on you while you were playing the opposite: you entered the stage as head of the neurosurgery department, so you have a high status, and an actor calls you « Mr. Stevenson ». (It’s happened to you before, hasn’t it?). Seize the opportunity to play. Play the scene where your character reacts to it, just like in real life. We come back to this idea of breaking categorization, of changing boxes, even if it’s going to unsettle or upset some people. The world is moving forward on these issues, and improvisation has to move forward too.

9. Your leadership and skill set are feminine characteristics

Certain skills are attributed to the male gender, even when they are demonstrated by one of us: managing a discussion well, staying calm, being efficient, knowing how to manage the troops before a show, making decisions, being funny and fast, being witty, having a good sense of repartee, etc. But we are womxn, we know how to do some (if not all) of these things, so it would seem that these characteristics can also be feminine. And bim. Welcome to our world.

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10. Be/Search for an ally

Since the #metoo movement, we owe it to ourselves to pay attention to each other more than ever. Recently, several cases of harassment and sexual assault have surfaced in the world of Quebec improvisation, they have led to the creation of a women’s collective called « RUDESSE », which we recommend you to follow.

If one of your teammates tells you something that has embarrassed, bumped or endangered them, listen to them carefully and help them take the necessary steps. Above all, if a partner comes to you with a story, listen to them, don’t judge them. Often old cases come up, smelling a bit like crap. But to cover up the problem (« Gee, I saw it and didn’t do anything, » « No, it can’t be that bad, » « I know him, he’s always had a bit of a heavy sense of humor, but that’s just for fun ») by sowing doubt in the mind of the person who speaks to you is to deny their experience. And it is to reinforce the burden that weighs on their shoulders, on all our shoulders. If you witness something that is not okay, don’t hesitate to go and see if your partner feels safe. If you yourself are feeling attacked by something, you can find someone you trust to talk about it, because you may not be alone.

You are entitled to feel uncomfortable with certain comments, certain actions. It is your feeling; it is always legitimate. We encourage you to think about your limits and to create a safe space of discussion for this. If you don’t feel like taking care of it, no problem, talk about it to one or more people with whom you get along particularly well and do it together.  For example, you can be the one to bring the subject of kissing on stage before a show, to make everyone’s limits audible and make sure they are respected on set.

If you have been harassed or assaulted in the past, even if it has been a long time ago, talk about it. The discussion often allows you to put your finger on an experienced discomfort and to be able to name it. By naming things, you can begin to deal with them.

We agree with the main goal of RUDESSE: to make the improvisers’ community safe for all. And it is certainly thanks to a collective approach that we can achieve this.

11. Reread the 10 points above carefully and regularly

Because it doesn’t cost anything to remind ourselves of them. And if you have a more interesting eleventh point, share it with us!

Christelle Delbrouck & Odile Cantero

Thanks Marion, Amandine, Tiph, Salomé, Edith et Loïc for your reading and comments

Many thanks to Status Impro Magazine for the translation